• Chevènement, un non de plus en tête d'affiche

    Le chef du MRC voit son audience grandir à mesure que le référendum se rapproche. Par Didier HASSOUX- Libération -jeudi 24 mars 2005

    Ca lui reprend, cette folle envie de faire «turbuler le système». Jean-Pierre Chevènement, avant de lancer officiellement sa campagne, la semaine prochaine, rodait hier soir ses arguments d'opposant au traité constitutionnel. Il était l'invité, dans les locaux du conseil régional d'Ile-de-France, d'un débat sur les «enjeux de la Constitution», organisé par le réseau Bastille-République-Nation qui avait fait du maire de Belfort son héros lors de la présidentielle de 2002. Autant dire qu'il ne prenait guère de risques face à ses contradicteurs d'un soir, tous partisans du «non» : le socialiste Marc Dolez, le communiste Patrice Cohen-Seat, la verte Francine Bavay et le radical corse, Emile Zuccarelli.

    «Qui est pour le oui ?», se demandait à haute voix, juste avant la rencontre, Chevènement. Et de répondre : «Les gens qui sont contents.» Le maire de Belfort n'est donc pas content. Il vilipende une «constitution antieuropéenne, antisociale et antidémocratique». Il râle, naturellement, contre «l'establishment» qui «organise le monopole des ondes par la chorale des ouiouistes». Il peste, évidemment, contre «le gouvernement» qui a choisi de ne pas habiliter son parti, le Mouvement républicain et citoyen (MRC), pour participer à la campagne officielle. Surtout, le cofondateur du PS d'Epinay fulmine contre ses adversaires socialistes coupables d'avoir déclenché «une fatwa» contre lui depuis sa sécession de 1992, à l'occasion du référendum du traité de Maastricht. Les amis de François Hollande chercheraient à «l'étouffer».

    Les nouveaux amis du Che ne sont pas toujours bienveillants. «On vient le chercher alors que les sondages sont bons. Si le non n'avait aucune chance de l'emporter, personne n'en voudrait», notent des proches. Depuis quelques semaines, le téléphone de Jean-Pierre Chevènement s'est remis à sonner. Il ne refuse pas les meetings communs avec les autres partisans du non, de gauche comme de droite. Car «finalement, les opposants au traité se retrouvent sur beaucoup de points». Au PS, il goûte particulièrement la compagnie de Vincent Peillon, co-animateur du Nouveau Parti socialiste. Et se sent «assez en accord» avec Laurent Fabius. L'ex-ministre de l'Intérieur se dit que si le non l'emporte, «l'actuelle direction du PS devra démissionner. Alors nous verrons bien». «Mon destin est d'être leur éclaireur», dit-il.


  • Commentaires

    1
    serge koukol
    Samedi 26 Mars 2005 à 12:52
    soutien inconditionnel!!!
    Le "vieux" militant politique que je suis ne peux voir qu' avec plaisir le "retour" de celui qui,contre vents et marées,incarne une certaine idée des valeurs de la REPUBLIQUE. Mais si en matiere de politique,la semantique est trop souvent une valeur elastique et fluctuante au gré des "accords potentiels et neanmoins provisoires"......il convient d'etre le plus circonspect possible vis à vis de ceux qui ,de toute evidence,voient dans cet "episode"un moyen de redorer une image quelque peu ternie... Je pense à Laurent Fabius,qui pour est à vie un personnage qui s'est discredité depuis son manque de courage dans l'affaire du "sang contaminé"..... N'oublions pas que seuls deux "hauts personnages" des rouages etatiques ont fait appel à la mascarade du "jury d'honneur"....PAPON et FABIUS.... A titre personnel,je serait deçu que le "realisme" politique puisse faire encourir le moindre risque à celui - et à ses proches de longue date-qui incarne cette tradition de droiture et d'intégrité qui fait si cruellement defaut aux plus haut niveau de l'etat... L'exemple vient d'en haut et l'"electorat flottant" est si façilement manipulable.... Salutations republicaine serge koukol
    2
    serge koukol
    Samedi 26 Mars 2005 à 12:53
    soutien inconditionnel!!!
    Le \"vieux\" militant politique que je suis ne peux voir qu\' avec plaisir le \"retour\" de celui qui,contre vents et marées,incarne une certaine idée des valeurs de la REPUBLIQUE. Mais si en matiere de politique,la semantique est trop souvent une valeur elastique et fluctuante au gré des \"accords potentiels et neanmoins provisoires\"......il convient d\'etre le plus circonspect possible vis à vis de ceux qui ,de toute evidence,voient dans cet \"episode\"un moyen de redorer une image quelque peu ternie... Je pense à Laurent Fabius,qui pour moi est à vie un personnage qui s\'est discredité depuis son manque de courage dans l\'affaire du \"sang contaminé\"..... N\'oublions pas que seuls deux \"hauts personnages\" des rouages etatiques ont fait appel à la mascarade du \"jury d\'honneur\"....PAPON et FABIUS.... A titre personnel,je serait deçu que le \"realisme\" politique puisse faire encourir le moindre risque à celui - et à ses proches de longue date-qui incarne cette tradition de droiture et d\'intégrité qui fait si cruellement defaut aux plus haut niveau de l\'etat... L\'exemple vient d\'en haut et l\'\"electorat flottant\" est si façilement manipulable.... Salutations republicaine serge koukol
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